• • • • • • Le Grand Pillage, I.19. (X) //
    
    
     Soliloque et toi ont un semblable goût de néant. Plantée devant le mur de basses — les sons que rendent les passions dans le vide d’un cœur solitaire — tu ne sens plus qu'elles, tu ne les entends même plus, elles te rentrent dedans comme un chargé de programme. Elles ressemblent aux pulsions rouges qui rythment ta vie suspendue au réseau d'élastiques où circule désormais ton sang.
    
     (Odeur de centrale nucléaire.)
    
     Enfant tu nouais ce grand élastique blanc, tu l'attachais entre deux chaises, sautant jusqu'à t'y prendre les pieds. Aujourd'hui tu ne trébuches plus. Tu passes en courant dans le long couloir de musique vide… Tu passes d'une salle à l'autre, y'a plus de fatigue — sourires décolorés, crétinisme rose bonbon, visages déjà endommagés, manque de lueur, tes yeux (inexpressifs) : deux boules de flipper — tu clignotes comme, clip vidéo — au milieu des vents, des nuages et des fantômes — dans cet endroit conçu pour réduire au minimum ta sécurité.
    

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